Dans l’énergie photovoltaïque, deux grands modèles s’opposent. Le premier consiste à revendre l’ensemble de l’électricité produite à un acheteur obligé, comme EDF par exemple, avec des contrats de rachat de 20 ans. Le second modèle consiste à produire une électricité qui sera consommée à proximité de la centrale solaire.
Techniquement, le premier modèle de contrat d’achat nécessite de créer un point de raccordement au réseau Enedis dédié. L’électricité injectée sur le réseau sera ensuite consommée par un autre site qui appellera de l’électricité sur le réseau.
Dans le modèle d’autoconsommation photovoltaïque, il faudra relier la centrale au site consommateur de façon à ce que l’électricité produite ne passe pas dans le réseau. Cette technologie permet d’éviter d’avoir à payer un coût d’acheminement de l’électricité, car l’électron produit et consommé ne passe pas par le réseau Enedis.
A court terme, les entreprises sont avantagées dans la faisabilité technico-économique de l’autoconsommation, leurs besoins de consommation étant en effet synchronisés avec le temps solaire et le fil de production photovoltaïque. Secteurs tertiaire, industriel, ou même agricole, les applications envisageables sont multiples: les consommations sont prévisibles, et des taux d’autoconsommation élevés peuvent ainsi être atteints, sans avoir recours au stockage. A titre d’exemple, pour un supermarché dont les horaires d’ouverture coïncident avec la production solaire, 95% de la production solaire peut être consommée sur site, sans stockage. Ces secteurs ont aussi l’avantage de disposer de grandes toitures dans la plupart des cas, permettant aux professionnels de bénéficier d’économies d’échelle.
S’agissant des particuliers, l’autoconsommation monte en puissance rapidement. Dans le secteur résidentiel par exemple, 8 000 demandes ont été enregistrées en 2016 et 6 000 au 1er semestre 2017, soit la moitié des nouvelles demandes de raccordement enregistrées par ENEDIS. Elle répond à l’attente des citoyens de se réapproprier la production d’énergie. L’habitat individuel, notamment en Métropole, est caractérisé par des pics de consommation généralement constatés le matin et le soir, que l’on peut aisément déplacer aux heures solaires grâce à des dispositifs de pilotage “intelligent” de la demande, permettant d’optimiser le taux de rentabilité. A l’horizon 2025, le recours à un dispositif de stockage batteries permettra également d’augmenter la rentabilité des installations.
mercredi 8 février 2017